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Salles de travail - Royaumes Renaissants
 
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 Quand l'hyppocampe met les voiles...

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feuilllle
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MessageSujet: Quand l'hyppocampe met les voiles...   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:49

Introduction avant embarquement le 20 Aout au RP discuté sur SOS sous le titre "Veux-tu monter dans mon bateau?"



Laval, Maine. Domaine Royal.
Un message inattendu qui augure du reste.


… Les empaquetages faits, l’agitation régnait toujours au Domaine des Bonnetable : ce lieu-dit de la Grande Forêt n’avait jamais connu pareille effervescence auparavant.
Les animaux semblaient sentir l’imminence d’un changement. Ils se reposaient sur les abords du Domaine, dès qu’ils n’étaient point sollicités, et les adultes les imitaient dès qu’ils en avaient l'occasion..

Tient ! Justement Feuilllle prend un peu de repos, tandis que l'apprenti d’Oldtimer forge encore quelques menus outils indispensables, les commandes dernières.
Leur servante est en ville, elle ne tardera plus.

… Depuis des semaines, le soleil chauffait douloureusement bêtes et gens, et elle avait dû confectionner de grands chapeaux de paille, les tressant à la manière de certains paysans, pour protéger leurs chevelures de la force brute des rayons étésiens constants : les humains n’avaient pas comme les animaux une peau protectrice pour empêcher les brûlures, eux !

... Près de la source attenante à leur maison, canalisée par un puits terminé depuis longtemps, Feuilllle relit un passage du Livre des Vertus. Elle est assise nonchalamment sur un tronc aplani grossièrement à la serpe, posé en cet endroit dès le début de leur installation en Maine.
Rafraichie par l’ombrage d’un saule dont les branches graciles ondulent doucement dans la brise tiède, elle goutte un moment de répit mérité.

Elle est bien près de s’endormir.
La forge sonne régulièrement de petits coups secs qui se devinent précis, le soufflet envoie son vent sur les flammes infernales, *comment les forgerons peuvent-ils travailler par ce temps-là ?* se questionne t’elle en fermant les paupières…
Un rythme malgré tout léger, les lames de couteau ne nécessitant point de grosses masses, surtout que le jeune forgeron en est aux finitions…

… Stridulations d’insectes, mouvements d’élytres, bourdonnements et crissements…
Odeur de graminées cuites par l’été. Bouffées boisées et senteurs florales, souvent vanillées...
Chants paresseux d’oiseaux qui somnolent sous l’ardeur en girandole de l'astre du jour…

Allongée, elle regarde les centaines de feuilles oblongues vibrant sur fond d'azur chaud.

Un galop encore lointain lui fait relever la tête et poser l’épais volume précautionneusement sur une touffe d’herbe si sèche qu’elle en est presque devenue foin.

*Qu’est-ce donc ?*

Se demande-t-elle intriguée, car peu de gens s’aventurent si loin dans la forêt.

Elle se relève, sur un coude d'abord puis entièrement ensuite, pour mieux apercevoir un cavalier, inconnu, arrivant à grande vitesse et sans hésiter chez eux.

Il ralentit cependant aux alentours de la demeure, descend de son cheval blanc, qui piaffe légèrement.
Il aperçoit la silhouette frêle et levée de Feuilllle ; celle-ci se dirige vers lui tranquillement, quoique étonnée, brossant vigoureusement sa houppelande d'été pour en faire tomber les brins d'herbe accrochés.

*Que peut bien vouloir ce Voyageur? Ce n'est certes pas un Vagabond, à voir la richesse de sa sellerie et de sa vêture.
Old ne m'a pas avertie d'une visite...*

… On entend encore les légers coups de masse de l'apprenti dans l'atelier.
Les chiens sont au loin, invités en chasse avec un Seigneur du coin, sous la férule de son époux, Oldtimer.
Celui-ci ne reviendra pas avant plusieurs jours.

« - Holà ! Ho ! Tout doux Persial ! Tout doux ma bête !
Dame ! Auriez-vous de quoi abreuver mon cheval et un picotin d’avoine à lui donner ? Nous sommes partis depuis hier matin et avons avancé jusques en ce lieu sans nous arrêter plus que nécessaire : l’urgence de ma missive, pour laquelle je suis mandaté, ne souffrait aucun retard. »

Sans répondre ni interrompre ce flots de paroles inattendues, elle lui montre machinalement du doigt un anneau scellé dans le mur, près de l’auvent du bois, l’auge à eau située juste dessous, et l’avoine toujours préparée dans un seau cerclé.
L’homme installe Persial avec soin. Il est dans la force de l’âge, ses gestes sont sans efforts et sans action inutile.
Il se retourne soudainement :

« - Oh ! Mais, avant tout, et bien que je sois certain de ne pas me tromper, êtes vous bien Feuilllle, baptisée le XXI Novembre MCDLVII à Chalons par Dame Lenada et filleule de Dame Frim, ancienne diaconesse de Vendôme en Touraine puis à Laval en Maine, née de la Louveterie, épouse du Vicomte Oldtimer, et élevée en Normandie dans sa prime enfance par les parents nourriciers Etienne et Laudine du Gai-Mas ?»

Une bouffée de souvenirs lointains lui remonte à la mémoire…
Chalons... La Bourgogne... Sandy, Jane, Dame Frim, Thomus et Sabjean, Sire Vaxilard...
Vendôme... Vodka, Jphic, Cornelia...
Un sourire a effleuré ses lèvres.
Mais entendre parler d'Étienne et de Laudine la bouleverse davantage, et toujours profondément.
Un torrent d’anecdotes heureuses et laborieuses issues de la petite ferme à vaches dont elle se souvient toujours avec émoi et chaleur…
Elle est par ailleurs de plus en plus intriguée par ce personnage et reste médusée en entendant sa dernière phrase, ce qui fait réagir l’homme : celui-ci reprend plus doucement, l’observant jovialement, concevant l’impénétrabilité de ses propos pour la jeune femme.

« - Pardonnez-moi, Vicomtesse, je ne me suis pas présenté… Je suis envoyé par une de vos anciennes connaissances.
Je me nomme Louis Du Fossé, et suis l'ancien contremaître, à présent l'héritier, d’un grand Domaine, à Vannes, appartenant jusqu’alors à Maître Maurin Abdelhaq l’Arabe, qui est décédé la semaine passée, après une longue vie bien remplie. »

Il ajoute, voyant toujours la plus totale incompréhension sur son visage :

« - Maître Maurin Abdelhaq m’a bien chargé de vous expliquer, lorsque je vous rencontrerais après son décès, qu’il était ce "vieux" moine qui vous apparaissait si souvent dans votre enfance pour vous expliquer le Dogme. »

Ce fût un coup acéré dans les réminiscences de Feuilllle :

Le Moine ! Son Ami !
Elle avait tant apprécié son enseignement ! Cet enseignement qui lui avait tant servi lorsqu’elle avait passé son Séminaire Supérieur à Rome…
Elle l’avait tant cherché, quand, adulte, devenue épouse, s’orientant pour son plus grand bonheur sur la voie non ordonnée du Clergé… Elle espérait si fort le revoir…

Ainsi il était maintenant près Du Très-Haut, avait su où la trouver.
Pourquoi l’avait-il laissée sans nouvelles ?
Elle n’avait jamais su son véritable nom. Elle l’avait toujours pensé pauvre.
Avait t-il su au moins combien elle l'avait aimé avec son cœur d'enfant? Oui certainement...
La peine la submerge…
Elle ne sait quoi dire, tendue entre deux sentiments : la joie de retrouver sa trace, et la tristesse de ne jamais le revoir.

« - Maître Maurin Abdelhaq n’a jamais voulu intervenir dans votre vie Dame, mais a toujours suivi ce que vous faisiez avec l’attention d’un Père spirituel envers sa fille spirituelle.
Il m’a chargé de vous remettre ceci, une semaine après ses funérailles, et de veiller à ce que ses dernières volontés vous concernant soient bien exécutées, et en toute sérénité. »

Il lui tend une épaisse enveloppe de chanvre, qui craque un peu sous ses doigts lorsqu’elle la saisit machinalement, sans trop assimiler cet étrange évènement.
Son regard clair, de « noisette pas mûre » dit-on, s’en va interroger le sien, sombre et rieur malgré le sérieux dont toute sa personne est imprégnée.

« - Ouvrez, Dame voyons ! Je vais vous expliquer ensuite! »

Les parchemins sont couverts de sceaux inconnus, des documents officiels sans aucun doute.
Ils parlent tous d’un vaisseau, l’Hippocampe.
Ils décrivent le navire dans tous ses détails.
Il y est stipulé dans les formes qu’il appartient à …

Elle frémit, laisse choir les précieux vélins à terre, que l’homme s’empresse de ramasser et de lui remettre entre les mains.

L’homme précise calmement :

« - Oui vous avez bien lu, ce navire vous appartient et vous attend à Vannes.
Actuellement une équipe agencée par mon Maître avant son décès l’affrète en toute sécurité, et en toute légalité.
C’est un splendide navire, solide et neuf.
Un vaisseau pour explorer le monde, disait-il.»

Sa voix tremble légèrement à l’évocation du souvenir de son Seigneur.
*Ils ont du s’apprécier énormément* pense Feuilllle tristement, songeant à la séparation imposée par la mort.

« - Il est à vous et vous attend à Vannes : Messire Maurin Abdelhaq disait que vous seriez heureuse des voyages que vous entreprendrez avec votre Hippocampe. Il n’ignorait point vos envies courageuses d’exploratrice, et désirait que vous découvriez d’autres plantes pour avancer votre grimoire botanique, que vous avez laissé chez les Lescuriens.
Les préparatifs de départ vont bon train et les essais sont prometteurs, nul vice de fabrication n’a été relevé.
Vous devrez le bénir vous-même, Dame Feuilllle. »

Ladite Feuilllle entend la voix de l’homme dans un brouillard ouaté.
Tous les mots qu’il prononce de sa voix grave et bien modulée lui parviennent parfaitement, mais leur signification exige un peu de temps pour être intégrée, car l’ampleur du cadeau dépasse tout ce qu’elle avait osé espérer jusqu’alors.
Certes elle avait toujours voulu explorer le Monde.
Elle n’avait jamais cru que cela serait possible un jour.
Et le souvenir de ce cher Moine, chez Laudine et Etienne, la gentillesse du Messager…

Des étoiles brillent dans ses yeux… Un ru cascadant en sourdine…

Un sourire ineffable d’acceptation vient enfin épanouir sa face, blêmie par la nouvelle.
Palpant de ses mains moites l’inconditionnelle preuve de l’appartenance de son Hippocampe, ses yeux scintillent tant que des larmes s’en écoulent, luisant en deux fins sillons sur ses joues, bravant le sourire étincelant.

… La réaction nerveuse due au bonheur ne dura pas, l’allégresse du cœur si. Une allégresse composée de gratitude, de nostalgie, d'amour pour les siens au delà de leur vie passée, et de projets fabuleux.

Feuilllle réalise tout à coup que ce Messager lui apporte à la fois son passé et son avenir.

« - Mauvaise hôtesse que je suis ! »

Échappe t-elle soudain :

« - Vous devez avoir faim et soif, et être si las !
Venez vous restaurer et vous reposer Messire Louis, mon « Bon et Sage Ami », le Vieux Moine, comme je l’appelle au fond de mon cœur si souvent, me connaissait bien, et sa chaleureuse attention constante bien que discrète m’est un baume qui ne s’altèrera jamais au fil du temps.
Qu’Aristote et Le Très-Haut soient remerciés, mais j’imagine qu’avec ma démission de diaconesse à Laval, tout s’enchaîne merveilleusement et sans doute est-ce un Dessein de notre Créateur.
Je ne faillirai point, Messire Louis, et vous remercie infiniment de cette missive bénie, et de la diligence avec laquelle vous me l’avez soumise. »

L’homme la regarde en souriant, son ancien Maître lui avait bien affirmé que Feuilllle partirait sans l’ombre d’un doute !

"- Vous devrez trouver la capitainerie de Vannes, et engager un capitaine à votre goût. Lui même engagera une partie de son équipage.
Le navire est prêt, et je vous conseille d'en prendre possession rapidement.
Vous devez venir à Vannes rapidement.
Je sais que votre époux n'est point là, mais ce genre d'affaire n'attend pas.
Tâchez de le prévenir au plus vite."
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MessageSujet: feuilllle   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:50

Quand l’Hippocampe met les voiles…

… A grands renforts de pigeons voyageurs, elle s’était mise d’accord avec son époux : il superviserait ses affaires tandis qu’elle irait à Vannes travailler les siennes.
Certes leur départ de Laval pour le Sud serait reculé, mais qu’y pouvait-on ?
La personne qu’elle avait engagée pour s’occuper de sa boulangerie et de ses champs, en attendant la vente de ces derniers, avait gentiment accepté de travailler sous son nom à elle : « Feuilllle.» Cela perturberait moins les habitudes et réduirait toutes vicissitudes administratives.
Ainsi contre gîte et couvert, cette jeune damoiselle anonyme récolterait et enseignerait à sa place, sous son nom. L’ancienne diaconesse de Laval ne perdrait ainsi aucune possibilité de continuer à remplir une bourse qui, malgré sa persévérance et son labeur, restait laborieuse à augmenter !

Elle avait suivi avec reconnaissance Messire Lovis Du Fossé qui retournait à son Domaine.
Ils avaient chevauché plusieurs jours durant, ne stoppant que toutes les 9 ou 10 lieues [30-35 km environ] -un cheval ne pouvant décemment faire plus- et leur arrivée à Vannes était passée inaperçue.

Après s’être longuement recueillie sur la pierre tombale de son Ami Sire Maurin Abdelhaq l’Arabe, reposant pour l’Éternité dans la crypte de la chapelle privée de son vaste Domaine François, elle était allée, selon les conseils avisés de Messire Louis Du Fossé, visiter le port et l'Hippocampe, et s’atteler à la tâche ardue du recrutement d’un Capitaine.

… Le port grouillait d’activité. On aurait dit un groupe de fourmis chamarrées se heurtant, s’apostrophant avec véhémence parfois, allant dans tous les sens, et sans but précis. Mais à bien observer, on comprenait que les étals étaient placés aux endroits les plus passants pour une meilleure rentabilité, que les marins s’occupant des chargements divers roulaient tonneaux et orientaient charrettes correctement, que les cris et les bousculades n’étaient point forcément graves et que les convois de frets croisaient le débarquement de caisses remplies de poissons péchés par les matelots Vannetais rentrant au port.
La cohue était bigarrée et très hétéroclite. Des chevaux s’énervaient et hennissaient à l’approche de tant de monde disparate, des enfants courraient au travers des paquets qui jonchaient le sol dans un faux désordre apparent, les oiseaux mêmes volaient quelque menu fretin au grand dam des marins lésés.
Ici un riche équipage regroupé semblait donner des ordres concernant la destination de ballots en tout genre, là une bande de marins ivres envoyaient quelques jurons à d’autres marins venant du pays Anglois, et l’échauffourée menaçait. Quelques Gens d’Armes durent d’ailleurs intervenir et bastonner sévèrement les plus vindicatifs de la bande, qui s’était entremêlée à ne plus reconnaître les origines des hommes, ivres au point d’injurier la maréchaussée, qui patiente et habituée, tentait de calmer au mieux cette menuaille [populace] frustre et grandiloquente :

« - Mordiable ! Laissez-moi mettre la bourre à ce fot-en-cul d’anglois !
Coquebert ! Valetaille ! Chapon ! »

Et l’autre, tenu lui aussi par deux Sergents fortement tiraillés par la force de la beuverie, de rétorquer en lançant des coups de pieds lourds vers son antagoniste :

« -Foimenteor [« Judas »] ! Chiabrena ! [Chiure de me..e] Par la corne de bouc, approches donc voir si je suis un fot-en-cul !

« - Sottard ! »

« - Grippeminaud ! »

Et un autre de crier, à deux pas de là, goguenard, à trois Donzelles peu farouches et rieuses :

« - Alors coureuses de remparts, mes belles vuiceuses ! Venez donc tâter de mon vit, Damoiselles Gouges ! »

Le tout sous un fond sonore humain, animal et mécanique, fleurant la sueur et le vin, les épices et les aliments cuits…
Des « Han » d’effort émis dans un souffle tempétueux par les travailleurs se mêlent inextricablement aux sons mécaniques dus aux trépans, aux poulies grinçantes, aux charrois encombrés, aux voiles claquantes, aux onomatopées des mouettes criardes…

Feuilllle, cramoisie, s’agrippe davantage à la crinière de son cheval fougueux, Eclipse, et s’y cache, trop choquée de ce qu’elle entend, de ce qu’elle devine, pour réagir ; elle se dirige instinctivement vers un coin du port moins populeux.
Elle est effrayée par cette face cachée de la vie qu’elle n’a jamais véritablement connue, désarçonnée par les insultes qui courent dans le monde portuaire.
Elle se jure en elle-même d’engager un capitaine moins vulgaire, elle ne pourrait supporter toute une traversée avec de tels mots se balançant entre les mats ! Surtout qu’elle ne les comprend pas tous !

C’est vrai qu’ici, la luxure fait de l’ombre à la mendicité.

Auréolées par le Divin, un groupe de nonnes s’avance sans faiblir vers une misérable fratrie (sept enfants de 15 à 2ans) tendant des mains salies vers l’aumône. Le dernier-né suce avec frénésie une croûte de pain peu appétissante, accroché aux basques d’une jeune fille, sans doute la sœur ainée.
Aucuns parents. Une enfant avec un seul bras.
Tout le monde se dirige après quelques palabres vers l’hospice, attaquant la côte de la ruelle y amenant avec lenteur.
*Les Sœurs sont apparemment devenues résistantes aux odeurs corporelles émanant de la pauvreté,* se dit Feuilllle, honteuse d’être si peu charitable sur ce chapitre.



Elle se dirige rapidement, au petit trot vers un endroit moins bruyant, qui parait réservé aux Grands Bateaux.
Elle relève la tête ; l’iode rafraichit et vivifie son visage. Et ses pensées !

Puis elle l’aperçoit.
Un rêve.
L’Hippocampe. Une réalité.

Pour des yeux néophytes, le vaisseau est immense !
La panique l’envahit : *quoi ! Elle serait la gardienne de ce Géant des Océans ? Mais elle n’y connait rien ! : *
Certes, il y aurait des connaisseurs sur le navire, mais c’est à ce moment seulement qu’elle réalise réellement la portée dangereuse d’un voyage en mer.
Une petite voix lui chuchote cependant, rassurante : *ne t’inquiètes va, si Maurin Abdelhaq pense que tu en es capable, tu peux le faire! *

Elle se prend à regarder intensément la fébrilité active du fret, justement un détail la frappe : oui c’est bien lui, là-bas au pied de la passerelle de l’Hippocampe : Lovis du Fossé.
Il commande, ordonne, oriente choses et gens avec la maîtrise d’un habitué à diriger, organiser, être obéi.

Deux grands signes de bras, l’un vigoureux et musclé, l’autre lui répondant, féminin et souple.
Sourires chaleureux…
Et durant toute la journée, Lovis lui fait visiter SON vaisseau à elle, l’Hippocampe.

… Le soir arrive, teignant l’horizon de flammes frissonnantes.
Demain, Feuilllle recevra des capitaines.

Un cormoran semble signer dans l’air une arabesque signifiant :

« - Ose, prends l’espace ! »

Elle sourit.
Elle osera.
Avec d’autres.
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MessageSujet: El dorado   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:51

Une voilure à l'horizon.
Un mât dominant pointant le ciel avec force et fermeté.
Un fanion baignant dans l'air, fier au vent, frappé de quelques armoiries que l'on devine aisément d'Aragon. La couronne n'en pouvait tromper les yeux aguerris.
Et les voiles commencèrent, en une course effrénées, à disparaître, forçant ainsi l'allure rapide de ce galion à baiser considérablement de sorte à pouvoir manoeuvrer convenablement dans un port qui contenait déjà maintes et maintes navires.
L'on entendait la vigie hurler, le Capitaine faire de même. Les marins se mettent à la tâche, et, sans encombre, l'équipage fit glisser le bâtiment entre Brigantine, Bricks et Goélettes.
La tâche était ardue, mais lorsque le bâtiment est géré d'une main de fer, tout ceci n'était qu'un simple jeu d'enfant.
Une fois que tout était en ordre, que les cordes se virent balancées dans tout les sens, avec grâce et précision tel un balais magnifique dans le plus beau des palais, l'amarre fut établie. Le bâteau ne pouvait prendre large sans la volonté d'un homme.
Il était bien là.
Cela fait, un des tonneaux roulaient jusqu'à quai, des hommes portèrent des charges lourdes de caisses, de coffres, de corbeilles en tout genre. A en croire tout cela, il était bien là un navire marchant, un galion sillonnant les mers, faisant halte aux terres proches pour pouvoir ainsi approvisionner le reste du monde de denrées rares et fort couteuses.

Dans ce tumulte assourdissant, un homme se positionna à son tour sur la large bande de bois menant à terre. Un être qui se différenciait des autres, tout en prestance et aux senteurs des plus exotiques. Accompagnant les pas lents, une canne tapota le sol comme pour guider le corps svelte, mais fort, de son propriétaire, ne voulant en aucun cas échouer en le laisser tomber dans le néant de l'océan. Ce n'est guère, donc, deux pas que l'on eut pu ouïr, mais bien trois, tous d'un son bien distinct, à chaque pas sa particularité.

L'astre flamboyant chuta promptement. Si bien, qu'à contre jour, deviner le faciès de l'homme à la canne était quelque peu complexe. Il s'arrêta net devant une autre personne, et offrit une bourse pleine à cette dernière. La taxe d'amarrage avait encore augmentée ces derniers temps, et un grognement farouche quitta les lèvres du pauvre payeur. Il ne resta guère plus longtemps devant ces racketteurs qui n'hésitaient certes pas à augmenter l'imposition de plusieurs écus si le navire n'était guère au norme.
Il ne voulait certainement pas en subir plus, il fila plus rapidement encore comme pour s'échapper d'un cauchemars, d'un ennemi ignoble.
Lorsqu'il fut sauf, sans une once de danger, il fouilla ses poches et y trouva 6 sous. Simplement assez pour certainement s'offrir une maigre consolation dans une taverne du port. Etablissement qui ne manquait certes pas en pareil lieu. Ça, ainsi que les suceuses de bourses qui trônaient sur la moindre parcelle de ruelle.
Il évita soigneusement cela. Préférant la douceur d'une blonde qu'il pouvait alors faire couler dans son gosier.

Le voyage, pour lui, fut long et fortement déplaisant. Tant et si bien qu'il se retrouvait en terre inconnue, seul et sans plus un navire à gérer. L'on lui avait coupé les vivres et le commandement de ce qui lui appartenait.
C'est cela, d'engager quelques mousses véreux et nauséeux. Il le saura, pour la prochaine fois, s'il y a bien une prochaine fois, il ne prendra que les meilleurs et les choisira avec le plus grand soin.
Mais pour le moment, noyer son chagrin certain dans un alcool qui n'était pas si fort que cela, c'était son seul but. Ça et soupirer grandement sur son sort, ainsi que d'insulter tout être vivant sur terre.

Quelques minutes -seulement- plus tard, il quitta la taverne non éméché, sans le sou, sans un toit où se réfugier. Il se devait de trouver un nouveau travail, un peu d'argent à se mettre sous la dent, et dans ces cas là, lorsque l'on parle argent, il accepterait sans peine la plus périlleuse des expéditions.
Et c'est bien à la capitainerie qu'il trouva son bonheur. Une annonce des plus fleuries qui annonçait la recherche d'un équipage et -surtout- d'un capitaine pour l'ouverture d'une nouvelle voie maritime, à comprendre, une exploration des contrées inconnues jusqu'alors.
Un sourire étrange s'inscrivit sur le visage bronzé de l'homme, il voulait, désirait plus que tout cette mission.
Le Capitaine du Port le scrutait, et le voyageur se tourna vers lui pour lui donner un ordre prononcé presque trop diplomatiquement pour être réellement honnête.

-Monsieur, ayez l'obligeance, je vous prie, de bien vouloir retirer cette annonce. La personne qui l'aura passé a déjà trouvé ce qu'elle désirait. Je viens simplement quérir cette feuille afin que d'autres âmes n'aient point dans l'idée de se manifester, encore, et pour rien, à cette offre intéressante.

Puis, il plaça la fiche en son mantel pour rebrousser chemin et retourner sur le port.
Il devait trouver où aller pour prendre cet emploi. Rien ne l'empêchera de l'acquérir, même s'il fallait pour cela couper quelques gorges ou manier la langue avec tant de grâce et d'éloquences que quelques va-nu-pieds se joindraient à lui pour soutirer l'appartenance du navire.
Grande nouvelle, il s'en alla plus que joyeux, faisant virevolter sa main libre dans le vent, et faisant révérence à chacune des femmes qu'il rencontra tout en sifflotant un air marin, quelques peu barbare lorsque l'on en connaît les paroles.

A destination, il se trouva face à une porte close.
Un coup poliment donné.
Et pour une réponse, il patienta tranquillement.
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feuilllle
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MessageSujet: feuilllle   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:51

C’est un fait : il y a encore peu de capitaine pour les longs voyages.

Feuilllle s’en rend compte, les entretiens ont été jusqu’alors décevants : pas de dirigeant de navire pour de grands voyages d’exploration.
Et… Certains autres…. Brrrrrrrr.
Elle essaie de ne plus y penser. Les brigands ont droit de vie aussi !
Elle soupire imperceptiblement. Se dirige vers le petit hublot du logement, et observe un goéland posé avec méfiance dans un coin sombre du quai, entre deux cordages lovés et un filet séchant ses dernières larmes océaniques.

Non loin de là, un marchand sale abondement une multitude de poissons dans un tonneau. Paie t-il la gabelle, cette taxe onéreuse sur le blé, le vin, le sel ? Non il doit se procurer le fameux sel par lui-même dans le creux des rochers… Faut pas être bête tout de même !

La dernière heure de la journée de travail s’annonce ; Feuilllle ne désespère pas. Sa Foy est la plus forte : elle est sure de trouver un capitaine. Le Très-haut n’a pas mis sur sa route un outil merveilleux pour ne point trouver le moyen de le diriger.
Soudain, un bruit encore éloigné… *Oui, ce sont des pas.*

Peut-être alors sera-ce celui dont elle entend le pas net et régulier qui s’approche du petit bureau mis à sa disposition pour la journée ?

Oui ! C’est pour elle, enfin pour l’Hippocampe, son annonce posée à la Capitainerie de Vannes envoie tous les postulants ici.
Un coup de marteau asséné modérément sur la lourde porte de chêne la rassure : il n’est probablement pas brutal celui-là ! Son geste est clair sans agressivité.

Vite ! Un regard sur sa houppelande, oui elle est propre. Ses cheveux ! Ah, difficile de domestiquer une toison pleine de frisons et d’une bonne longue ! Elle caresse la tresse pour la remettre en ordre, de haut en bas.
Elle pose en évidence sur le bureau les vélins attestant sa propriété, les tarifs d’engagement payés par Maurin Abdelhaq, les conditions et les propriétés techniques du navire.

Serait-ce ce Sieur qu’elle a vu pénétrer à la capitainerie il y a quelques instants ? Bien habillé et de bonne prestance ?
Sans se l’avouer, elle l’espère.

Lààààà. Tout est en ordre.

Elle se signe, puis d’une voix rendue un peu fluette par l’émotion, prononce un petit mais néanmoins audible :


« - Entrez ! »
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feuilllle
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MessageSujet: Blyde   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:52

Vannes, la basse-ville, près des quais


Cela faisait un moment déjà que cela lui trottait dans la tête. Quitter le royaume, aller trainer ses guêtres ailleurs, dans une autre contrée. Respirer un air plus pur, moins lours. De fil en aiguille, un peu au hasard des chemins, ils avaient fini par aboutir à Vannes. La ville semblait en pleine effervescence. Elle grouillait de monde. Dans une ville portuaire, il y avait toujours de quoi s'amuser!

C'était en laissant trainer ses oreilles un peu à droite à gauche qu'il avait entendu parlé de l'Hippocampe. Les rumeurs prétendaient que quelqu'un cherchait à l'armer pour un long voyage, et cela faisait le bonheur des matelots en quête de contrat. Il paraissait que ça payait bien!

Un voyage en bateau? Voilà une idée qui fit son petit bonhomme de chemin dans la tête de notre ami. Partir? Oui, mais pour où? Visiblement, personne ne connaissait la destination finale de l'Hippocampe. Et puis...

... Et puis Blyde se doutait que s'il proposait à Konnie de prendre la mer, celle-ci s'en offusquerait immédiatement. Oh, non pas qu'elle détestait l'idée, non, non! Avec son caractère impulsif et aventureux, nul doute qu'une telle expédition pourrait lui plaire. Mais si l'idée venait de lui, il savait qu'elle dirait non simplement pour le plaisir de le contrarier. Non, il fallait absolument qu'il arrive à lui faire croire que l'idée venait d'elle! Comment? Chaque chose en son temps! En attendant, il fallait en savoir plus sur ce rafiot et tout ce qui l'entourait.

Assis sur un tonneau, jouant à planter sa dague dans celui-ci, entre ses jambes repliées, Blyde se contentait d'observer. Manifestement, le lieu était fortement achalandé. A ce qu'il pouvait voir, il n'y avait aucun doute : on préparait bien l'hippocampe pour un voyage. L'homme, la capuche de sa cape sombre rabattue sur la tête, portait une attention particulière aux marchandises que l'on embarquait. Avec un peu de chances, il en apprendrait ainsi plus sur cette fameuse destination.

Quelque chose clochait. Quoi? Il ne savait le dire. Mais son intuition le mettait en garde. Blyde rengaina sa dague dans le fourreau attaché à son avant-bras et se mit à déambuler le long des quais. Pas de doute, l'endroit était sous surveillance, il l'aurait parié! Mieux valait être sur ses gardes.

Là-bas, un homme semblait orchestrer cette cohue grouillante d'allers et venues entre le bateau et les quais. Hum... Dans cet accoutrement, il n'avait guère de chance de passer pour un débardeur. Dommage! S'il voulait en savoir plus, ne lui restait plus qu'à aborder ce chef d'orchestre!

Sieur ! Oh Sieur! Puis-je vous interrompre un instant?
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MessageSujet: Eloyan   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:52

[Traîner, en attendant que l'aventure m'appelle]

Je me réveille en sursaut. Je ne sais plus où je suis, visiblement.
Que s’est-il passé ? Je me souviens brusquement. Hier, je buvais, tranquillement… Et ce matin, je me retrouve sur le port !
Qu’à cela ne tienne, je mettrai plus de distance encore entre mes poursuivants et moi.
On m’a appris quelques notions de navigation, il y a longtemps… Je m’enfuirai.
Je regarde la mer, le rêve d’une vie, un envol…
Je reconnais être à Vannes.

- Peste ! Je me retrouve à mon point de départ !

Pourquoi suis-je dans ma ville natale ? Dans la ville où se trouve ma famille ? Bon sang !
Il faut partir, je le sais…

- Elo !

Je me retourne pour voir Henri courir vers moi et me serrer dans ses bras.

- Oh, je pensais que tu étais partie !

Je souris amèrement. Oui, j’ÉTAIS partie. Mais par « miracle », j’étais de nouveau à Vannes.

- Qu’est-ce que tu veux ?

Je m’en veux de mon ton abrupt, mais je suis fatiguée, j’ai mal la tête, et j’ai peur.
Mon ami d’enfance me regarde avec frayeur.

- Ptêt que t’es pas partie… Mais j’ai une solution ! Tu peux monter à bord d’un bateau, et t’en aller !

Là, ça devient intéressant.

- Lequel ? Où dois-je m’engager ?

Henri me regarde avec tristesse.

- Ce n’était donc pas une blague ? Tu t’en vas ?

- Ne sois pas triste, je m’en vais découvrir le monde ! Je penserai à toi, promis ! Et, je t’écrirai ! Simplement, il ne faudra pas que tu dises que tu as des nouvelles de moi.

Mon ami hoche la tête, il se taira. Je peux lui faire confiance. Il m’indique l’endroit où je dois me rendre, je file sans plus tarder. A la capitainerie, on me signala où je pourrais trouver le propriétaire du bateau. L’Hippocampe. Je rêvais déjà à l’aventure, cavalant vers la maison indiquée. Changer d’air, voilà ce qu’il me fallait.
Je stoppai devant la porte. Je pris une grande inspiration.
Eloyhan, quinze ans, jeune fille en cavale. Ma vie allait prendre un nouveau tour.
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MessageSujet: el dorado   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:53

[Raconter une histoire alléchante pour qui veut l'entendre]

On lui manda d'entrer.
L'ordre résonnait dans une somptueuse mélodie qui laissa l'homme en un long instant de pensées qui s'entrechoquèrent les unes contre les autres.
Consonance féminine? Était-il réellement au bon endroit? Au bon lieu? Il ne savait guère que l'être qui allait l'engager se pouvait être une femme.
Ah, l'envie de rire lui frotta le fond de la gorge. Il le contint d'une sonorité peu charmante, d'un "gloup" retentissant pour ceux qui se trouvent à côté de lui. Mais il n'avait guère l'envie de clamer haut et fort sa joie de pouvoir rencontrer une femme, celle qui pourra lui offrir ce qu'il désir plus que tout. Il est si simple de charmer la gente féminine, surtout pour un baroudeur, un grand voyageur. Elles ne résistent que très rarement à cela.

Il poussa donc la légère porte, enleva son chapeau à larges rebords, laissant apparaître ainsi un minois âgé, et brut, plutôt appauvris par les années, alourdis par quelques querelles quelconques, et marqué par quelques carences connues aux larges.
Sous sa moustache, les lèvres charnues titubèrent largement avant de pouvoir échapper quelques mots. Mais la politesse voulait avant tout que l'on se baisse le haut du corps afin de saluer de manière respectable. Et le respect, il l'avait jusqu'au bout de ses bottes. D'une allure presque trop splendide et riche pour un marin, il était certain de ne pouvoir procurer que l'admiration.
Il se releva, et d'un sourire charmeur autant que des yeux, il s'exprima des plus poliment.
-Le bonjour gente damoiselle. Juan El Dorado pour vous servir. J'ai ici, avec moi, là-même, un feuillet indiquant que vous recherchez un quelconque Capitaine pouvant vous mener où bon vous semblera.
Ne cherchez plus, Demoiselle.
Ne gaspillez guère vôtre temps, vôtre salive, et vôtre joie salvatrice.
Je suis l'homme qu'il vous faut.

Haussement de sourcil se voulant ravageur, bien trop charmeur. L'homme se met à marcher dans le bureau comme s'il s'agissait d'un chez lui, bien à l'aise dans cette situation, comme bien d'autres encore.
Il se passe une main dans sa chevelure brune et soyeuse, se tourne à nouveau vers la charmante demoiselle et la regarde un instant, avant d'ajouter quelques petites précisions sur lui-même.

-Capitaine de la Santa Marta, navire commercial s'il n'en faut.
Nous venons juste d'accoster en ce port, et je me retrouve sans objectif, sans feuille de mission, sans rien. Mon navire est réquisitionné pour un certain effort de guerre, donc, changement de Capitaine.

Il soupira pour appuyer le drame de la situation. Bien évidemment, il n'y avait point de guerre, et son navire n'est simplement plus à lui suite à une mutinerie des plus mauvaises, mais non si violente que cela. Il avait seulement perdu de son autorité. Après tout, transporter tant de richesses, cela attise les convoitises. Il n'y pouvait rien, seul.
Il se garda de stipuler ces points trop sombres pour complaire à une personne qui pouvait alors l'embaucher.
Il afficha à nouveau un sourire charmant et se pencha légèrement sur le bureau.

-Je vous emmènerai sans encombre au bout du monde s'il le fallait. Je vous ferai découvrir les astres si je le pouvais.
Offrez moi le poste, vous en serez comblé, vous pouvez me faire confiance!
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MessageSujet: Louisdufossé   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:53

Port de Vannes. Sur le quai...


Affairé à surveiller et organiser le fret, Lovis Du Fossé n'entendit pas immédiatement l'appel du Sire, qu'il avait du reste déjà remarqué : habitué aux méandres de l'âme humaine et au commandement, il pouvait déceler face à une situation, et cela sans beaucoup d'erreur, si l'intérêt était réel ou feint, d'ordre pratique ou simple curiosité, ou même si carrément les motivations étaient plus... Disons pécuniaires!

Bien qu'encapuchonné et apparemment discret, l'homme avait un aspect jovial et respirait la franchise. Lovis sentit immédiatement que cet homme devait être un joyeux luron, point bête surement, mais en tout cas sans ombres versatiles.
Et que l'Hippocampe l’intéressait !
Restait à savoir en quoi...

Son regard lui répondit donc immédiatement, mais un bruit sec recouvert par des cris de colère et de haine, venant du quai - côté de la proue du vaisseau, lui fit tourner la tête : deux hommes en encadraient un autre de bien triste figure, qu'ils maintenaient prisonnier tout en le tiraillant vigoureusement..
Ils portaient un sac peu volumineux, mais probablement lourd.

"- Un instant je vous prie Messire. "

Il se tourna vers deux des gardes qu'il avait embauchés durant toute la période allant jusqu'au départ : le navire était surveillé.

"- Que se passe t-il?"

Il avait déjà jaugé et compris la situation, mais il voulait une explication.

L'un des gardiens annonça :

"- Je l'ai surpris en train de voler des outils, Patron. Son sac en est plein! regardez : des pics, des pointerolles, des pointes forgées!"

"- Rossez le et qu'il fiche le camp d'ici! Et que je ne t'y retrouve pas toi!"

Ajouta t-il d'une voix lourde et menaçante, bien que n'assourdissant pas, en direction du malfrat.

L'homme braya tant qu'il put, et tenta vainement de se soustraire aux coups de bottes envoyés de bon cœur par les deux surveillants.
Il se releva enfin, perclus et abattu, sous les rires et les quolibets d'une foule qui, toujours avide du moindre évènement comique, dramatique ou simplement sortant de l'ordinaire, s'était amassée là durant les échanges.
Il s'enfuit rapidement, gageons que les coups reçus avaient été mieux supportés que ses cris d’orfraie ne l'avaient laissé supposer!

Mais Lovis Du Fossé n'en avait pas terminé.
Un signe impérieux inquiéta les gardes, et les fit rester sur place.
Il les regardait sévèrement.

"- Où était placé ce sac d'outils? N'y a t-il point suffisamment de gardes alentours pour éviter ce genre de tracas et de publicité? N'êtes-vous point en suffisance?
N'êtes vous point assez payés en bon écus sonnant et trébuchant pour effectuer ce gardiennage?
Un sac d'outils doit-il rester isolé sur un quai?"

Le deuxième garde tenta de se défendre :

"- Nous l'avions oublié sur les grosses caisses de voiles de rechange, Messire. Il ne se voyait plus. Elle ne sont pas encore embarquées."

"- Tant que le Capitaine n'est pas là, c'est à moi que vous rendrez compte des objets manquants ou mal positionnés, sachez-le!
Encore une bourde de ce genre et je vous renvoie dans vos fermes!
Est-ce bien compris? Mais auparavant je vous ferais subir le même genre de salut que celui que je vous ai ordonné d' offrir à ce misérable voleur!"

Les gardes étaient penauds, et se regardèrent navrés. L’admonestation portait ses fruits : ils reprirent leur travail avec plus d'attention.

Lovis Du Fossé se tourna alors vers le jeune homme qui l'avait interpellé un peu plus tôt, et qui sans nul doute n'avait rien perdu de la scène, comme en témoignait ses yeux rieurs :
"- Sieur ! Oh Sieur! Puis-je vous interrompre un instant?"

"- Je suis le Gardien de ce navire Messire, Lovis Du Fossé.
Puis-je vous renseigner Messire? Euh... Messire??? "
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MessageSujet: Durafiot   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:54

[derrière un tonneau sur le quai]

Le barbu se passe la main sur son visage encore embrumé d'alcool. Les deux flasques vidées gisaient à ses pieds, des mouettes jouant à les faire rouler. C'est d'ailleurs ce bruit de verre qui fit immerger le marin. Ses premières pensées allèrent directement à sa Bayonnaise chérie:

Oh! Grooooognasse de mon coeur, poulpe baveuse de mon amouuuur, baleine des flots enchantées... Ma Tololosa...

Il soupirait d'amour envers la plantureuse qui avait ravi son âme. Sa seconde pensée fut pour sa bourse vide. Désespérément vide malgré les différents périples maritimes qui se succédaient. Il lui fallait un long voyage, de quoi ramener à son éléphant des mers de quoi la marier.

Il pensait déjà à la nuit de noces ( déjà maintes fois consommée par ailleurs, avant l échange des voeux), à sa paume caleuse sur les houles de graisses de son postérieur, à ses poils de barbe grattant les deux iles de sa poitrine , à son mât trouvant la direction du port.... René DuRafiot soupira de plaisir.

Essayant tant bien que mal à se remettre sur pieds, il renversa le tonneau qui rouleau jusqu'à disparaitre dans l'eau. Et de sa voix encore avinée, il hurla :

Y'a ben un rafiot qui voudra d'DuRafiot. Trente ans d'mer pour ce beauuuuuu marin! Qui prend le large, prend le barge!

Et tel un homme louant ses attributs, il tâta son biceps et le montrait fièrement aux passants.


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MessageSujet: feuilllle   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:54

Capitainerie...

Le Sire entre, jette un rapide coup d’œil autour de lui, ne montre aucune moquerie à l'égard de son sexe, ce qu'elle craignait un peu finalement : un armateur Armatrice, cela ne doit pas être courant !

Elle s'applique à ne montrer aucun émoi, ni impatience, ni mine interrogative. Mais elle réfléchit à toute vitesse durant la prestation du Sire Eldorado.

*Hum... Il a de l'éducation. Presque trop pour un marin. Mais un Capitaine doit en avoir.
Ce respect des convenances est-il imité ou intégré depuis la tendre enfance?
Enfin... Cela importe peu finalement.*

Décide t-elle en se frottant dubitativement le menton.

Le Sieur continue ses explications. Non sans avoir "la délicatesse" de les enrober de gestes charmeurs...

Elle retient un sourire... Elle a jusqu'alors peu rencontré d'hommes de ce type, étant déjà mariée à un homme fidèle et respectueux, et ses fonctions jusqu'alors ayant été vouées au Clergé. Ce dernier, côté masculin, était pour le moins éloigné de ces prérogatives, du moins officiellement.
Car évidemment, officieusement on ne comptait plus le nombre de bâtards nés déjà coiffés d'une calotte de soie!
Leurs Pères, au sens spirituel comme au sens temporel, étaient toujours très discrets. Mais elle en connaissait un certain nombre, des Prélats, qui, non contents d'offrir La lumière en plein jour, se complaisaient sans restriction à œuvrer charnellement dans l'ombre de la nuit...

... Certes ! Un Ordonné se devait de s'offrir corps et âmes.
Et la pourpre était une couleur sans doute attirante.
A moins tout simplement que l'anonymat des ardeurs ne convienne plus souvent que prévu aux femmes aimantes, ou maumariées. [mal mariées]

*Finalement, malgré l'Armure Divine, un homme reste le plus souvent un homme ; cela est assez rassurant.*

Elle continue de l’observer, sans parler.

* Il y a des hommes ainsi, ils ne peuvent s'empêcher devant chaque femme qu'ils rencontrent de leur "conter fleurette". Oh, cela ne retire en rien leurs capacités ni leur sérieux dans le travail! C'est même plus agréable que la vulgarité!
Cependant, je dois savoir si cet homme sera capable de guider mon Vaisseau.
C'est ma seule priorité à l'heure actuelle : on dit les vents changeants bientôt. Il faut partir rapidement.
Oui ! Le recrutement d'un Capitaine est urgent.*

Il se présente enfin :

Citation:
-Capitaine de la Santa Marta, navire commercial s'il n'en faut.
Nous venons juste d'accoster en ce port, et je me retrouve sans objectif, sans feuille de mission, sans rien. Mon navire est réquisitionné pour un certain effort de guerre, donc, changement de Capitaine..........Je vous emmènerai sans encombre au bout du monde s'il le fallait. Je vous ferai découvrir les astres si je le pouvais.
Offrez moi le poste, vous en serez comblé, vous pouvez me faire confiance!


Un éclat de rire en cascade qu'elle ne peut retenir, une phrase qui surgit et ricoche sur la dernière du Sire :

"- Vous me feriez découvrir des astres! Certes, mais je me demande après combien de désastres!"

Éberluée par sa propre inconvenance, elle se reprend et annonce, les yeux plissés de rire :

"- Messire Eldorado, vous êtes très.... Convaincant, attachant même.
Et votre esprit fougueux peut s 'avérer utile.
Je ne connais par ailleurs aucune guerre réellement en cours, mais je suis très peu au courant des dernières actualités et sais bien que les rumeurs de conflits font rage.
Je compatis également à vos ennuis de Capitaine sans bateau ; cela doit être pesant.
Mais je veux être certaine que vous connaissiez bien la navigation et la gestion technique et humaine d'un navire et de son équipage.
Montrez-moi vos derniers ordres de mission je vous prie?"

Une liasse épaisse sortie du riche pourpoint, enveloppée de cuir, donnée d'une main directe en souriant affablement.
L'homme est un peu penché sur le bureau et les narines perspicaces de Feuilllle y reconnait un léger parfum de bière, lié à d'autres senteurs moins connues, mais non désagréables...

*Oui tout est en ordre. Ce Capitaine n'en est pas à son premier voyage!*

Elle lui laisse compulser les parchemins relatant les qualités techniques de son vaisseau, la liste de ce qui y est déjà embarqué, les noms de certains marins rattachés à l'Hippocampe.

Il semble prodigieusement intéressé par les cartes qu'elle a prises avec elle, et elle se rend compte qu'il sait les utiliser.

Elle lui parle de Lovis Du Fossé, qu'il devra rencontrer, avec elle au besoin, le plus rapidement possible.

Lui semble ne plus entendre, même s'il, elle s'en apercevra plus tard, l'écoute attentivement : il s'est délesté de sa prestance charmeuse et est plongé dans sa lecture des vélins concernant l'Hippocampe.
Sa joie est presque fébrile, les remarques qu'il laisse échapper par moment semblent pleines de bon sens.

Certes, cet homme est un beau phraseur, un peu gouailleur, mais elle en est sure : il connait son métier et en est passionné.

*Ce sera lui mon capitaine.*

Elle le laisse étudier les feuillets sans l'interrompre , et sans se lasser.
Après un long moment, il relève un visage sérieux, qui redevient automatiquement souriant en la fixant ; Feuilllle en profite pour insister :

"- Vous avez bien compris, Capitaine Eldorado, que nous partons pour un voyage aventureux et sans doute dangereux que je n'espère pas sans retour, et que vous devrez nous emmener et nous ramener entiers ?
Que nous partons pour découvrir des contrées et des gens, sans pour cela penser à faire fortune, quoique honnêtement, cela ferait bien mon affaire!
Que vous devrez former votre équipage et terminer le fret, Lovis Du Fossé devant s'occuper de son domaine, anciennement celui de mon Bienfaiteur?
Que vous devrez contre vents et marées nous protéger et faire avancer l'Hippocampe vers ces régions inconnues de nous tous en Royaume de France pour l'honneur et la Gloire de ce même Royaume?"



"- Et que vous devrez respecter les escales demandées!"

Termine t-elle un peu essoufflée d'avoir tant parlé...
Elle lit l'acquiescement sur son visage. Un certain soulagement aussi... Elle saura bien découvrir pourquoi plus tard.

Il demande simplement :

"- Nous partons quand? Le temps va se transformer dans peu de temps : où nous partons dès maintenant, ou nous devrons attendre des mois!"

- Demain si possible. La cargaison de base et le fret inhérent aux longs voyages sont presque entièrement disposés ; il ne manque que ce que vous désirez y ajouter.
Et vos propres coffres. Enfin, si vous en avez!!! Et si rien ne vous retient plus à terre.."

Sourit-elle, un peu moqueuse...

"- Je vous engage Messire, bienvenue sur notre vaisseau, l'Hippocampe, dont vous avez désormais la charge, Capitaine ElDorado!"

Elle lui tend un Ordre Scellé de sa main lui donnant droit d'embauche et de commandement sur l'Hippocampe et sa nomination de Capitaine.
Un dernier doute...
Lovis Du Fossé et lui s'entendront-ils?
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MessageSujet: eldorado   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:55

[Au même endroit que tout à l'heure, devant le fait accompli d'une mission acceptée sans en savoir la forme à l'avance.]

Ugh!
C'est l'onomatopée qu'il aurait pu lâcher en regardant attentivement la feuille de route.
Sur la carte, la destination pointée se trouvant... en dehors de la carte même. Tellement loin que l'on ne savait guère si le vide s'y trouvait, ou si bien autre chose pouvait y être.
Si loin qu'aucun marin, même audacieux, n'osera jamais aller de peur de tomber sur quelconque sirènes ou bêtes infâmes et venir s'écraser dans le néant absolue, flotter ainsi dans l'éternel souffrance du corps et de l'esprit. Le purgatoire pur!
Les marins aimaient raconter ce genre d'histoires et étaient persuadés de leurs véracité. Il y avait aussi une autre histoire qui stipulait que prendre une femme à bord était signe de mort, de danger, d'affreuses souffrances.
En sachant donc tout cela, l'homme ne pouvait que refuser cette demande folle et stupide. Il pourrait même en rire joyeusement tout en se moquant de l'idée farfelue de la jeune femme. Jamais il ne risquerait sa vie pour servir une telle idée provenant un esprit fou.
Non, non. Jamais. Il n'y gagnerait rien de bon.

...

Mais...

...

Il est engagé! Ça y est! Il a trouvé la bonne poire qui lui donnerait suffisamment pour pouvoir vivre encore quelques temps. Gagner de l'argent facilement tout en faisant ce qu'il aime le plus au monde, naviguer.
Il s'en trouvait sans voix. Dans un sentiment sérieusement mitigé. D'un côté la peur de l'inconnue et de l'autre la pensée qu'il puisse peut-être trouver une terre qu'aucun homme n'aura jamais piétiné auparavant et d'en ressortir victorieux et plus riche que Crésus même!
Choix Cornélien qui se présente à lui.
Mais il est engagé. C'est ce qu'il souhaitait.

-Nous partirons demain, que le temps le veuille ou non. L'équipage sera au pied d'oeuvre à l'aube.

Incroyable. Il avait accepté. Il en était même soulagé. Si bien que son sérieux ne fut que de courte durée, il en retrouva le sourire.
S'il devait trouver une nouvelle terre, elle portera son nom. Et peut-être... peut-être qu'il y restera à jamais, obligeant les membres de son équipage à rester à ses côtés pour construire un Royaume, son Royaume...
Peut-être qu'il rêve tout éveillé. Ce ne sera guère possible. Mai sil en reviendra victorieux. C'est certain.
Il reviendra.

Il empoigna donc tout les documents qui se trouvaient devant lui et les souleva.

-Cette expédition ne souffre d'aucun délais.

Peut-être que son ancien équipage s'apercevra bien trop tôt qu'il aura saboté son ancien navire à quai pour qu'il ne reparte jamais, ou du moins, pas avant un certain temps avant une réparation fort coûteuse.
Et si l'équipage mettait à nouveau la main sur lui, ce ne sera pas par clémence. Aucunement.

-Je n'ai guère trop d'affaires à emporter. Juste de quoi me vêtir.
J'espère cependant que tout les équipements de navigation sont déjà dans le navire. Autrement, nous voguerons dans un brouillard certain sans pouvoir même nous repérer ou nous prévenir d'une tempête approchante.
Il me faut aussi un journal de bord pour y inscrire tout ce que nous rencontrerons durant notre voyage.
Je désire aussi du matériel cartographique afin de dessiner le contour de chaque terra incognitae que nous rencontrerons sur le chemin.
Enfin, vous devez certainement déjà savoir tout cela, charmante demoiselle.

Il appréciait ce petit bout de femme qui savait réellement ce qu'elle désirait. Il en était même un peu choqué, il ne s'attendait pas à cela.
Son charisme en prit un coup, mais il se relevait, comme toujours, fier et élégant, il savait le rester.
Elle devait être riche et puissante pour avoir un bateau à son nom.
Cela faisait bien ses affaires.

-Je vous remercie, Damoiselle. Vous ne le regretterez certes point.
Mais... sans vous commander, je souhaiterai voir le navire de mes propres yeux. Il semble imposant et fort bien bâti, mais vous savez... je ne me soucis que peu de l'avis des contre-maître ou d'autres hommes qui l'auront touché.
Il me faut l'inspecter moi-même avant de pouvoir partir réellement. Si cette nuit, il me convient, alors effectivement, nous pourrons prendre le large dès demain.
Allons-y de suite, si vous le voulez bien.

Et une main se tendit vers la jeune femme afin de l'accompagner modestement à se lever et prendre le départ vers l'établissement flottant.
Sourire toujours présent.
Il s'en frotterait les mains s'il le pouvait à l'instant même.
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MessageSujet: blyde   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:55



Vannes, la basse-ville, près des quais


Il avait regardé avec attention la scène qui s'était déroulée sous ses yeux. Intéressante... très intéressante même! Il y avait là des tas de conclusions à tirer... mais celles-ci restèrent bien à l'abri dans l'esprit de Blyde.

Celui-ci esquissa un sourire quand on lui donna du messire.

Messire ? Hé là... Messire !

Un sourire incontrôlé naquit à la commissure de ses lèvres alors qu'il lui renvoyait sa propre formule de politesse.

C'est bien la première fois que l'on me fait cet honneur! Honneur d'ailleurs bien exagéré car voyez-vous je n'ai malheureusement pas eu la chance de grossir puis de naitre de nobles entrailles... Même si je n'ai pas eu, jusque là, à me plaindre des gâteries du destin! Mon nom est Blyde. Laissez-donc tomber les messires et appelez-moi... Blyde! Tout simplement!

L'homme détourna son regard vers l'immense navire amarré à leur côté.

Beau rafiot! Je ne suis pas marin, mais j'en apprécie ses formes, son architecture! Il donne l'impression d'une force majestueuse! Mais je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps... Je vois que vous avez beaucoup de travail pour assurer la bonne tenue de l'embarquement.

Le tête penchée vers le sol, Blyde la redressa lentement en direction de son interlocuteur. Une lueur de mystère pouvait se lire dans ses prunelles.

Il se dit en ville que ce navire s'apprête à partir pour une destination inconnue, quitter le royaume pour naviguer vers l'étranger. Et il se trouve qu'après avoir trainer mes guêtres et celles de ma soeur un peu partout dans le royaume, nous avons envie d'un peu d'aventure. Les contrées étrangères me tentent beaucoup même si la barrière de la langue pourrait être ennuyeuse.

Dites-moi messire, où ce bateau va t-il? Dans les royaumes nordiques? En Espagne ? Chez les maures? Les turcs? et dîtes-moi... s'il me donnait l'envie d'embarquer avec ma soeur, où devrais-je me présenter?
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MessageSujet: Louisufossé   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:56

"- Bien le bon jour Blyde alors!
Ce navire attend un Capitaine pour aller vers des terres inconnues, mais il s'arrêtera à Bayonne et en Espagne avant de s'éloigner vers le large.
Ce capitaine recrutera une partie de l'équipage, car il y en a déjà une moitié rattachée au vaisseau. C'est un bon Vaisseau, d'exploration. Bien affrété.
Il prend aussi des voyageurs. Il y a quelques cabines disponibles, et de toute façon il y place en cale aussi. Mais ce sont plutôt les marins qui y logeront lorsqu'ils ne seront pas de corvée.
Si vous êtes matelot, vous devrez embarquer sous les ordres de ce capitaine, dont je ne sais guère encore le nom.
Nous devons partir le plus tôt possible, car le temps change et ne tardera pas à virer.
Il vaut mieux débuter avec une brise tiède, bien qu'un peu légère, plutôt qu'avec les grands vents de la fin de l'été.
Ah! Si vous montez en tant que Voyageurs, vous et votre sœur, il faudra demander à Dame Feuilllle. Et oui ! L'Armatrice est une femme, de tête et de cœur peut-on dire, elle ne refusera personne je pense.
D'ailleurs... "

Il lève un peu le visage pour voir par dessus la foule. Il lui semble bien avoir aperçu la houppelande bleu-vif de la jeune femme, au travers des bigarrures ocrées et plus sombres de la foule ambiante.
Il grimpe sur un des derniers tonneaux à embarquer, observe attentivement et sourit:

"- Oui c'est elle, accompagnée d'un homme aux allures de capitaine!
Elle doit avoir trouvé ce qu'elle cherchait!!! Vous allez pouvoir lui soumettre directement votre demande et voir avec elle le prix du transport.
Mais attention! Explorer un monde inconnu est aventureux, voire dangereux! Soyez bien décidés!"

Lovis Du Fossé espère bien que ces deux là resteront assez courageux pour partir : si la sœur est à l'image du frère, la jovialité sera présente durant tout le voyage! Quoique l'homme à un "on ne sait trop quoi" d'ironique dans le regard....

Puis il reprend son travail, l'acharnement à payé : pratiquement plus rien n’embarrasse le quai, le fret minimal offert par Messire Maurin Abdelhaq l'Arabe est correctement assujetti par de solides cordages dans les diverses cales, et noté sur un ensemble de parchemins reliés entre eux par un fil de lin écru.
Il l'a du reste réalisée en double, cette liste, comme il est d'usage : un pour l'Armateur, un autre pour le Capitaine.
Il devra leur confier à tous deux ces précieux livrets lorsqu'il les rencontrera.
Ce qui ne tardera plus apparemment.

Bientôt la table de fortune sur laquelle il inscrit sur les deux carnets systématiquement et minutieusement chaque objet embarqué disparaitra : repliée elle ira dans la soute, elle est petite et peut se disposer presque n'importe où : les deux légers tréteaux qui soutiennent la partie pupitre se placent facilement dans des encoches prévues sur le dessous, et l'encrier se ferme hermétiquement par un bouchon de bois soigneusement taillé pour ne laisser aucune fuite ; un creux sur le dessus du pupitre se ferme - comme les plumiers, par une planchette de bois fine à glissière : elle contient les plumes et les pennes dont on a le classique besoin lors des écrits à produire.
*C'est un objet portatif fonctionnel, léger, digne de l'ingéniosité de notre époque.*
Pense quelque peu admiratif Louis Du Fossé.

Le quai se déleste de tout empaquetage à cet endroit.
Mais une foule nombreuse commence à arriver : un vaisseau au départ, c'est toujours un évènement, et de celui-ci on ne sait pas grand chose : voilà des mois qu'il était à quai, sur haute surveillance, tranquille. Et tout à coup l'effervescence y est de mise...
On dit qu'il appartiendrait à une.... femme????

Lovis Du Fossé est heureux. Hier, il a reçu un pigeon de Feuilllle : elle lui proposait le poste de "Patron des Voyageurs."
C'est un poste important, presque honorifique.
Il a accepté bien sur, il l’espérait même, mais il ne se serait jamais imposé.
Cela signifie qu'il doit au plus vite "passer la main " ici au Capitaine, mettre en place un contremaître sur et bienveillant sur son Domaine, et les rejoindre sur l’Hippocampe avant que ce dernier ne gagne l'Espagne.
A Bayonne peut-être ? Oui sans doute.

Il sait le départ imminent, à cause des vents et de la saison. C'est même un peu tardif.
Oui, il les retrouvera à Bayonne, il pourra chevaucher rapidement et les rattraper.
S'il n'a pas de souci en route!
Il serre la main du jeune homme, Blyde, et regardent avancer tous deux ce qui parait être un tissu bleu-roy flottant souplement entre braies grèges ou brunes et cuirs tannés, accompagné d'un homme de haute stature au visage décidé.
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MessageSujet: Lys de vertigny   Quand l'hyppocampe met les voiles... EmptyDim 11 Sep - 15:56

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MessagePosté le: 20 Aoû 2011 12:25 Sujet du message: Répondre en citant


[Dans une luxueuse auberge de Vannes]

La porte de la chambre s'ouvrit doucement et la jeune femme de chambre entra. Elle alla tirer les rideaux et ouvrir grand la fenêtre pour que le soleil entre à flots dans la chambre.

- Madame, vous ne devriez pas rester dans le noir comme cela ! Et puis la chaleur est étouffante ici !

la dame grommela des paroles inintelligibles et se retourna dans son lit. Cela ne démonta pas du tout la femme de chambre et elle s'approcha du lit.

- Vous devriez vous lever surtout que j'ai de bonnes nouvelles, pour vous.

La dame se retourna de nouveau pour faire face à sa femme de chambre

- Vraiment ? Quoi ?

La femme de chambre qui s'appelait Laura, sourit à pleine dents

- J'ai trouvé un navire qui part demain !

La femme se redressa, intéressée au plus haut point

- Il va où ?

Elle s'assit sur le lit

- Parle ! Ne me fais pas languir !!

Laura se permit de s'assoir à coté de sa maitresse.

- J'ai fait comme vous m'avez demandé, j'ai cherché un navire qui partait rapidement et surtout qui ne faisait pas halte dans les endroits que vous m'avez indiqué. Il se trouve qu'il y a un navire qui part demain et lui, il quitte carrément le Royaume. Il part vers des contrées inconnues mais il s’arrête en Espagne avant. Cela vous convient, non ?

La dame ne répondit pas tout de suite. Son cœur s'était accéléré pendant le récit de Laura. La dame se leva et se mit à faire les cents pas dans la chambre.

- Oui, cela me va parfaitement !

Dit-elle quand enfin, quand elle finit par s'exprimer

- Comment s'appelle ce navire ?

Laura se leva et alla ouvrir la porte de l'armoire

- L’Hippocampe ! Je fais vos bagages ! Vous n'allez pas y aller en noir encore, Madame ?

La dame s’arrêta et fusilla la femme de chambre du regard

- Bien sur que si, je ne puis me mettre en blanc, je ne suis pas en deuil et mettre de la couleur pour l'instant ? Il en est hors de question ! Donc il ne reste que le noir.
Dépêche-toi de faire les bagages, je vais voir si nous pouvons embarquer.

Laura interrompit son geste

- Madame...ben... Je dois vous dire...

La dame eut un geste d'exaspération

- Me dire quoi Laura ?

La jeune femme rougit

- Ben.. je ne viendrais pas avec vous. C'est un voyage sans lendemain que vous allez faire et moi j'ai rencontré un homme, quand nous sommes passées à Rieux et il m'a demandé de l'épouser. Je lui ai dit que je viendrais quand vous serez en sécurité. Maintenant que vous allez partir, je peux le rejoindre. Je suis désolée.

Laura baissa la tête. Alors la dame s'approcha d'elle et lui releva le menton

- Ne sois pas honteuse, c'est normal de rester avec l'homme que l'on aime. Je suis heureuse pour toi. Vraiment. Je pense que je trouverais sur ce bateau une personne qui voudra bien être ma femme de chambre sinon j'apprendrais à mettre mes corsets toute seule !

La dame rit d'un joli rire cristallin, cela faisait des mois que Laura ne l'avait pas entendu rire et cela lui fit chaud au cœur.

Quelques instant plus tard, la dame vêtue de noir s'en alla vers le port

[Au port, devant l'Hippocampe]

Lys avait traversé la ville sans appréhension pour une fois, toute sa pensée était tournée vers ce bateau qui allait l'emmener loin. Il fallait qu'elle puisse avoir un billet et qu'elle puisse embarquer. Il le fallait. Elle était si lasse de fuir. Il lui fallait se poser. Une autre vie. Elle serra fort son grand sac contre sa poitrine, il ne fallait pas qu'elle se fasse voler.
Lys, se déplaçait à pied, elle avait abandonner il y a quelques temps son carrosse, les armoiries pouvaient la trahir. Elle s'était fait voler son destrier, enfin c'est ce que le palefrenier avait raconté, certainement qu'il l'avait vendu mais comment se battre alors qu'elles n’étaient que deux femmes qui fuyaient. Bien sur certains en profitaient, mais elle n'allait pas tirer sa lame, cela l'aurait tout de suite trahie. Une roturière ne maniait pas l’épée comme elle.
Il y avait foule sur le port, beaucoup plus que d^habitude, elle vit tout de suite le bateau, il était plus grand que les autres. Une vraie beauté.
C'était l'Hippocampe, cela ne pouvait être que lui, du moins l'espérait-elle.

Lys réussit à se frayer un passage parmi la foule. Elle se débarrassa de quelques hommes un peu trop entreprenants, de ceux qui ne ratent jamais une occasion d'approcher une jolie femme seule, et Lys était plus que jolie.

Debout devant la passerelle, elle s'adressa à un homme qui était sur le pont, elle lui cria.

- Bonjour, je voudrais voyager sur ce bateau. A qui faut-il s'adresser ?
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